Un établissement de la Sauvegarde des Yvelines, association reconnue d’utilité publique

Présentation

BUC Ressources a créé dès 2013 le Centre d’Etude et de Recherche Appliquées (CERA), témoignant ainsi de sa contribution active au développement de la recherche en travail social.

Le CERA mène des études et des recherches-actions dans les domaines de l’intervention éducative et sociale, des solidarités et de la santé. Il conduit des recherches en partenariat avec des acteurs de l’université et de la formation en travail social, des recherches-actions ainsi que des études pour accompagner des associations et des services dans la réflexion sur leurs activités et leurs pratiques. Il privilégie les méthodes qualitatives et les méthodes participatives, où professionnel, publics de l’intervention sociale et chercheurs collaborent pour produire des connaissances.

Par l’organisation de conférences ou journée d’études, la traduction des résultats de recherche en formations, le CERA contribue à la constitution de l’établissement en un lieu ressources, ouvert sur les actualités des métiers et du monde scientifique, bénéficiant du partage d’expertises entre les professionnels de terrain, les étudiants, les chercheurs, mais aussi les personnes accompagnées par les services éducatifs et sociaux.

Ce travail d’articulation se déploie dans le contexte d’inscription de la formation en travail social dans le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche et de l’attendu d’un « adossement des formations à la recherche ».

Le CERA participe activement à plusieurs groupements et réseaux de recherche nationaux et internationaux sur l’intervention sociale et les recherches participatives, tels que le GIS Hybrida-Is et le réseau Franco-Québecois Samuel de Champlain. Le CERA est sous la responsabilité d’Anne Petiau. Il s’appuie également en interne sur le travail d’Elsa Lagier, chargée de recherche.

 

Conférences & colloques

Buc Ressources, et son équipe de recherche le CERA, poursuivent le cycle de conférences sur l’intervention éducative et sociale débuté en 2021. Celui-ci souhaite faire dialoguer formation, milieu professionnel et recherche.

Ouvertes à toutes et à tous (étudiants, professionnels, chercheurs), ces conférences abordent cette année le thème suivant « Environnement et travail social : nouveaux risques, nouvelles solidarités ? »

Nous vous proposons de nous retrouver à la mi-journée autour d’une intervention d’une chercheuse ou d’un chercheur présentant ses travaux sur ce thème, suivie d’un temps de débat. Les conférences ont lieu en ligne.

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Le thème retenu en 2022 était « Intimité, sexualité et travail social ». Les conférences ont rassemblé une centaine de personnes à chaque fois.

Programme 2022

Etudes et explorations en cours

Recherche sur la participation des personnes concernées aux formations initiales et continues en travail social.
En partenariat avec le Centre de Recherche Intégré de l’Ecole Pratique de Service Social (CRI/EPSS), le Centre de Recherches en Education et Formation de l’Université Paris Nanterre (CREF/UPN) et l’association ATD Quart Monde.
Equipe :
Maria Doibani, Claire Heijboer, Claire Ganne, Elsa Lagier, Hervé Lefeuvre, Anne Petiau, Suzanne Rosenberg, Anna Rurka, Régis Séchet

La recherche-action est menée avec les personnes concernées par un programme de logement social : une « Maison intergénérationnelle » située dans une commune d’Ile-de-France. Cette Maison rassemble une pension de famille – ou « maison-relais », dispositif de logement destiné à des personnes considérées comme en grande exclusion – et des logements sociaux classiques. La Maison intergénérationnelle se situe dans le contexte de nouveaux projets d’habitat « inclusifs » ou « solidaires », qui se situent à l’intersection du logement et du social, souhaitent répondre conjointement à plusieurs problèmes comme l’isolement des personnes âgées et les difficultés de logement des étudiants,  et qui accordent une place centrale au lien social. Elle vise à permettre l’accès au logement, provisoire ou pérenne, à des publics divers qui connaissent des difficultés pour y accéder. Elle met en œuvre un ensemble de moyens au service de la « mixité » et du « vivre-ensemble », notamment la mutualisation d’une partie des moyens de la pension de famille (équipe dédiée, espaces et animation collectifs), un accompagnement individuel et social par des travailleurs sociaux et des bénévoles.

La recherche-action investigue ce questionnement principal : dans quelle mesure le collectif de vie contribue-t-il à l’autonomie et à l’individuation des résidents ? Nous abordons l’autonomie comme liberté et capacité de l’individu à faire ses propres choix et à s’autodéterminer, mais aussi comme liberté pour des personnes de choisir leurs interdépendances. Si la mixité, dans la Maison, porte sur des critères divers et poursuit des objectifs d’entraide et de soutien à l’autonomie, on souhaite interroger ses effets sans négliger la diversité des dynamiques qu’elle peut produire, tels que le renforcement des stéréotypes, les conduites de retrait et d’isolement. Plusieurs dimensions sont investiguées : les solidarités concrètes mises en œuvre au quotidien par les résidents, la manière dont ceux-ci s’appuient sur ces solidarités pour développer leur autonomie, les types de relations instaurées entre salariés, bénévoles, résidents et locataires. Nous interrogeons ainsi les effets de la mixité, en faisant l’hypothèse qu’ils peuvent soutenir l’autonomie individuelle mais aussi collective, produire des effets d’émancipation mais aussi d’enfermement, et chercherons à saisir à quelles conditions. 

La recherche-action, d’une durée de trois ans, combine enquête par entretiens et mise en œuvre d’un processus d’analyse partagée avec les locataires des logements sociaux, les résidents de la pension de famille, les professionnels et les bénévoles intervenant dans la Maison, afin de contribuer à l’évaluation participative, qualitative et « chemin faisant » de l’expérimentation sociale.

Equipe

La recherche-action est réalisée par Philippe Chevetzoff (chercheur en psychosociologie, formateur au centre de formation Saint Honoré), Anne Petiau (sociologue, responsable du CERA et chercheure associée au laboratoire LISE UMR CNAM/CNRS), qui en assure également la responsabilité scientifique, et un « groupe de réflexion et d’analyse » composé de résidents, locataires, salariés et bénévoles de la Maison intergénérationnelle, en cours de constitution.

Etudes achevées

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La situation d’accompagnement social et sanitaire au domicile des personnes en situation de handicap psychique s’appuie sur un triptyque configurationnel réunissant trois catégories d’acteurs.trices : les personnes concernées, les proches aidant.e.s (dont la famille) et les professionnel.le.s. Ce triptyque est emblématique aujourd’hui des logiques d’action et d’engagement émergentes depuis une dizaine d’années dans l’action sociale et médico-sociale et fait référence à la notion de triple expertise portée par des mouvements d’usagers.ères de la santé mentale et reconnue dans différents rapports : expérientielle du côté des personnes concernées, domestique du côté des proches aidant.e.s et clinique et méthodologique du côté des professionnel.le.s. La recherche se situe au croisement d’une sociologie de l’intervention sociale et d’une sociologie des professions. Nous proposons d’établir une analyse de la co-construction de l’intervention autour de deux grands axes, articulés entre eux : la mobilisation et la reconnaissance des savoirs experts de chacun.e des acteurs.trices, et l’évolution de l’équilibre des pouvoirs et de l’asymétrie des places. Notre terrain d’enquête est celui des services d’accompagnement à domicile (SAVS, SAMSAH, SAAD), à partir desquels nous investiguons le travail réalisé avec les familles, les proches aidant.e.s et les réseaux d’entraide (Groupes d’Entraide Mutuelle notamment).

Menée par une équipe mixte chercheur.e.s/personnes concernées par le handicap/professionnel.le.s, cette recherche met en œuvre un dispositif méthodologique participatif et interventionnel combinant des entretiens de cadrage, des entretiens collectifs avec des groupes homogènes comprenant des représentant.e.s de chacun des groupes impliqués (personnes en situation de handicap, familles et proches aidant.e.s, professionnel.le.s) et par la suite des groupes d’analyse réunissant ces trois catégories afin de permettre l’échange, la confrontation des points de vue, mais aussi la recherche de solutions concrètes aux problèmes identifiés et pour aller vers davantage de co-construction.

Les résultats attendus sont de plusieurs ordres : la production de connaissances sur la co-construction de l’intervention sociale et la mobilisation d’expertises multiples dans celle-ci ; la formulation de pistes d’action opérationnelles pour l’amélioration de celle-ci dans les services concernés ; la diffusion de ces résultats à la communauté scientifique mais aussi aux trois catégories d’acteurs.trices par l’intermédiaire notamment d’outils numériques de formation tel qu’un module de Formation Ouverte et A Distance (FOAD).

Portage du projet

Ce projet de recherche est porté par le Centre d’Etude et de Recherche Appliquées (CERA), en partenariat avec l’Espace Scientifique et Praticien en Action Sociale et en Santé (ESPASS) de l’Institut Régional et Européen des métiers de l’Intervention Sociale (IREIS) Rhône-Alpes.

Y sont également associés : le Collège Coopératif Auvergne Rhône-Alpes (CCAURA), l’Espace de Recherche et de Prospective Santé-Social (ERP-URIOPSS), le séminaire « Les voix de la délibération : de l’ethnographie du trouble à celle de régulation » du Centre Max Weber (UMR 5283 Université Lumière Lyon 2) et le Laboratoire de Changement Social et Politique (EA 7335) de l’Université Paris Diderot.

Ce projet rentre dans la programmation scientifique du Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) Hybrida-IS.

Cette recherche est réalisée avec le soutien financier de la Fondation Falret et de la Fondation Internationale de Recherche Appliquée sur le Handicap (FIRAH).

Equipe

Ce projet est porté par une équipe mixte, c’est-à-dire réunissant des chercheur.e.s, des personnes concernées par le handicap psychique, des professionnel.le.s de l’intervention sociale :

  • Lionel Boutet (professionnel-chercheur), Directeur multi-sites (SAVS, SAMSAH, ESAT « hors les murs » et Résidence Accueil), Les Amis de Germenoy.
  • Carmen Delavaloire (professionnelle-chercheure), Directrice adjointe MAS Paul Gachet, Directrice de Groupes d’Entraide Mutuelle (GEM), Œuvre Falret.
  • Claire Heijboer (chercheure), Docteure en sciences de l’éducation, membre du Centre de Recherche sur les liens sociaux (CERLIS), Responsable de la recherche à l’Ecole Pratique de Service Social (EPSS).
  • Lydie Gibey (professionnelle-chercheure), Directrice MAS  du Dr Arnaud, Œuvre Falret, Doctorante en travail social à l’ISCTE (Lisbonne)/IRTS Parmentier.
  • Catherine Lenzi (responsable scientifique), directrice des pôles Recherche, Enseignement Supérieur et International à l’IREIS Rhône-Alpes et de L’Espace Scientifique et Praticien en Action Sociale et en Santé (ESPASS/IREIS Rhône-Alpes), Chercheure associée au Laboratoire Printemps (USVQ).
  • Marine Maurin (chercheure), Docteure en sociologie, Chargée de recherche à l’ESPASS-IREIS Rhône-Alpes.
  • Hervé Moisan (personne concernée-chercheur), Docteur en sociologie, membre du GEM du Chesnay.
  • Bernard Peny (chercheur), formateur à l’IREIS Rhône-Alpes, membre de l’ESPASS.
  • Anne Petiau (responsable scientifique), Docteure en sociologie, Responsable du Centre d’Etude et de Recherche Appliquée (CERA), Chercheure associée au Laboratoire Interdisciplinaire pour la Sociologie Economique (CNAM/CNRS).
  • Christine Rodriguez (personne concernée-chercheure), Résidente, déléguée des résidents et déléguée au Conseil de Vie Sociale (CVS) d’un foyer d’hébergement.
  • Sabine Visintainer (chercheure), Formatrice à l’ARFRIPS (Lyon) et membre du séminaire « Les voix de la délibération : de l’ethnographie du trouble à celle de régulation » du Centre Max Weber.

 

 

Cette recherche est réalisée avec le partenariat et le soutien de la Fondation Falret et de la Fondation Internationale de Recherche Appliquée sur le Handicap (FIRAH) 

 

Le présent projet a pour but d’analyser l’effet des modes de rémunération et de dédommagement de l’aide sur les formes d’investissement, le recours aux dispositifs d’aide et les équilibres familiaux des aidant-e-s proches. Cette analyse sera enrichie par le croisement entre les expériences vécues des aidants et les contextes locaux d’actions publiques dans lesquels elles s’inscrivent. La recherche portera sur le champ du handicap et celui de la perte d’autonomie des personnes âgées et se déroulera sur deux territoires locaux contrastés. Elle visera à rendre compte de la multiplicité des expériences vécues en fonction de la diversité des configurations familiales et des profils des aidant-e-s et des aidés. La recherche se propose d’explorer les effets des rémunérations sur trois grandes dimensions de l’expérience des aidants : les transactions familiales, c’est-à-dire les interactions et négociations au sein de la famille mis en jeu par l’aide ; les recours ou non recours aux dispositifs d’aide et in fine les trajectoires des aidants, c’est-à-dire la manière dont s’infléchissent leurs parcours personnels, professionnels et familiaux. On fait l’hypothèse que ces parcours et ces types de mobilisations sont étroitement liés aux ressources propres des territoires, et notamment à la densité des réseaux de soutien locaux. L’analyse approfondie de ces configurations plurielles contextualisées permettra de produire des résultats inédits sur la situation et les ajustements des aidant-e-s face aux dispositifs publics.

Equipe de recherche :
Olivier Giraud, Barbara Rist B. (dir)., Jacqueline De Bony,  Anne Petiau, AbdiaTouharia-Gaillard, Arnaud Trenta.
Cette recherche est financée par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA).
 
Cette recherche est valorisée :

Le Centre d’Etude et de Recherche Appliquées (CERA) réalise pour l’association Aux Captifs la libération une étude visant à qualifier le programme Marcel Olivier. Il s’agit de situer les actions du programme Marcel Olivier dans les dispositifs et les débats actuels sur l’usage d’alcool et l’alcoolodépendance des personnes sans domicile, à partir de recherches dans la littérature existantes et d’entretiens auprès des différents acteurs, personnes accompagnées et partenaires.
Lancé en janvier 2012 grâce au financement de la fondation Bettencourt-Schueller, l’association Aux Captifs, la libération développe un programme spécifique sur les usages d’alcool de personnes sans domicile. Pour répondre à la problématique alcoolique des personnes sans domicile, le programme Marcel Olivier comporte deux volets : une « équipe mobile » et un centre d’accompagnement pour les personnes sortant de soin ou souhaitant un accompagnement addictologique : l’espace Marcel Olivier. L’espace Marcel Olivier est un lieu d’accueil, d’entraide et d’accompagnement non médicalisé. Le programme Marcel Olivier articule un accompagnement socio-éducatif et sanitaire, la plupart du temps en complément d’un parcours de soin. Les interrogations s’orientent de plus en plus vers une logique de Réduction des Risques et de Dommages appliqués au produit alcool. Il cible des personnes ayant des problématiques complexes, qui articulent l’exclusion sociale et l’alcoolodépendance.
L’étude vise à qualifier le programme Marcel Olivier au regard de la littérature scientifique, des débats actuels et du contexte institutionnel existants en matière d’intervention auprès des personnes sans domicile usagères d’alcool. L’étude poursuit plus précisément deux grands objectifs :
– Situer le programme dans le paysage des dispositifs dédiés aux usagers d’alcool et alcoolo-dépendants.
– Situer les modalités d’intervention du programme parmi les modalités de prise en compte de l’usage de l’alcool dans l’intervention auprès des personnes sans domicile du secteur Accueil-Hébergement-Insertion).
L’étude visera in fine à situer le programme Marcel Olivier dans ce paysage et à qualifier ses modalités d’intervention.

Equipe
L’étude est menée par Sylvain Beck, docteur en sociologie, formateur permanent au centre de formation Saint-Honoré (Paris, 19è) et post-doctorant associé au GEMASS (Groupes d’Etude des Méthodes de l’Analyse Sociologique de la Sorbonne (Paris 4-Sorbonne/CNRS UMR 8598), sous la responsabilité scientifique d’Anne Petiau, docteure en sociologie, responsable du CERA (Buc Ressources/Saint Honoré/CEREP Phymentin), chercheure associée au LISE (CNAM/CNRS UMR3320).

Cette recherche est valorisée :
Le CERA a conduit en 2016-2017 pour l’association Aux Captifs la libération une recherche-action évaluative et participative du projet Maquéro. Dans le cadre du Pacte parisien de lutte contre la grande exclusion 2015-2020, et en réponse à l’appel à projet de la Ville de Paris, l’association Aux Captifs la libération a mis en place en 2016 le projet Maquéro afin d’ « expérimenter la mise en place d’un binôme de maraude interdisciplinaire ‘Intervention sociale et santé mentale’ auprès du public en grande exclusion chronicisé dans les gares du Nord et de l’Est pour améliorer leur accompagnement vers les soins et l’hébergement-logement » (Aux captifs la libération, Réponse à l’appel à projets « Mise en oeuvre de l’action 36 – Binôme de maraudeurs dotés de compétences interdisciplinaires autour des gares du Nord et de l’Est de Paris, 2015). La recherche-action a plus précisément porté sur l’objectif de décloisonnement du travail sanitaire et social du projet Maquéro. La recherche-action a poursuivi trois objectifs: Fournir un cadre d’analyse des relations entre le social et le sanitaire (soin, psychiatrie). Contribuer à l’évaluation du travail intégré des équipes d’intervention sociale et des équipes de soin et de psychiatrie sur le territoire. Contribuer à l’évolution des pratiques professionnelles vers davantage d’intégration, de coordination, d’articulation. Onze entretiens semi-directifs auprès d’acteurs exerçant des fonctions de responsabilité ou de coordination au sein de structures assurant des services sociaux, de santé ou de coordination sur le territoire concerné ont été réalisés. La dimension participative a reposé sur l’organisation d’un séminaire de travail collaboratif avec l’équipe du projet et des représentants des partenaires de la santé et du social sur le territoire concerné. Sept journées de travail ont eu lieu, qui ont réunit au total vingt-et-un professionnels. Les séminaires ont été animés selon la méthode de l’ « analyse en groupe » (Van Campenhoudt, Chaumont, Franssen, 2005). L’équipe de cette recherche-action Responsable scientifique : Anne Petiau (docteure en sociologie, responsable du CERA (BUC Ressources/Saint Honoré/CEREP Phymentin), chercheure associée au LISE (CNAM/CNRS UMR332). Animation du séminaire : Marie Loison-Leruste (Sociologue, Maîtresse de conférences à l’Université Paris 13, chercheure au Centre de Recherche sur l’Action Locale (CERAL) et chercheure associée au Laboratoire Interdisciplinaire pour la Sociologie Economique (LISE), CNAM/CNRS) et Anne Petiau.

Cette recherche est valorisée : Rapport de la recherche-action évaluative du projet Maquéro pour l’Association Aux Captifs la libération – décembre 2016 Synthèse du Rapport de la recherche-action projet Maquéro Article revue « Lien social » N°1242 janvier 2019, L’ouverture à la concurrence – Entretien avec Anne Petiau et Marie Loison-Leruste Petiau Anne, Frontières spatiales, temporelles et professionnelles dans l’accompagnement social et médical des personnes sans-abri, in Espaces et sociétés, n°176-177, 2019, p. 33-51 Petiau Anne, Loison-Leruste M., Commande sociologique et recherche-action : un dispositif en tension. Le cas d’une réponse à une association de lutte contre les exclusions in Sociologies Pratiques, n°37, 2018, p. 81-90.
Colloque des 9 et 10 novembre 2015 : « Des études sur le genre à l’éducation au genre ». La séance n°2 du Séminaire de recherche 2015 de l’ONED, « La prise en compte du genre en protection de l’enfance » a eu lieu le vendredi 27 mars 2015 : Elle avait pour thème Le danger dans l’enfance a-t-il un genre ? Articulée autour des présentations de : Nathalie Vabres, Pédiatre, et Emmanuelle Fouré, Psychologue, UAED du CHU de Nantes et de Mikaël Quilliou-Rioual, Sociologue, LISE-CNAM – Responsable de projet à BUC Ressources Intervention de M. Quilliou-Rioual, Doctorant, en préparation de cette séance : Le danger dans l’enfance a-t-il un genre ? « Cette question peut s’analyser autour de trois types d’approches. La première, quantitative, reprend les statistiques relatives aux appels du 119 et de la Cellule de Recueil d’Informations Préoccupantes (CRIP) d’Île de France, en essayant de dégager des éléments permettant d’évaluer s’il existe un impact du genre dans les signalements. Dans un deuxième temps, il s’agit de mettre en lumière les éléments de mise en danger des enfants ne relevant, ni de la maltraitance physique, ni des abus sexuels. Si le danger dans l’enfance a un genre, avec quelle dimension de son identité ce dernier se place-t-il en interaction? Nous aborderons les interactions possibles avec l’orientation sexuelle des enfants et adolescents mais aussi par exemple, les impacts en matière de prévention sur les enfants témoins de violences conjugales. Le dernier temps ouvre sur une interrogation des logiques de préventions accompagnant la protection de l’enfance, en lien avec le genre des enfants ».
Le quartier de la Goutte d’Or est classé quartier politique de la ville en Zone Urbaine Sensible avec les indicateurs de précarité les plus élevés de la ville de Paris. C’est un espace public où sont concentrés la précarité, les ventes illégales, la prostitution, le deal, la consommation de drogues (cannabis, crack). Mais c’est aussi un espace de rencontres, de circulation d’informations, d’échanges entre les habitants de tous âges qui conserve ses caractéristiques de lieux de socialisation et de construction identitaire pour les plus jeunes. Cette concentration de personnes, de bruits, d’activités illégales génère parfois un climat de violence entre les jeunes et les adultes ainsi qu’une représentation souvent négative des jeunes dans l’espace public.
Fort de ces constats, un premier groupe de travail s’est réuni en 2011 autour de la question suivante : « Comment mobiliser (remobiliser) les adultes du quartier sur la question de l’agressivité de certains jeunes, voire très jeunes, dans l’espace public ». Ensuite, pour poursuivre la mobilisation, 6 institutions (l’Association pour le Développement de la Culture et des Loisirs des Jeunes de la Chapelle, l’Accueil Goutte d’Or, les Enfants de la Goutte d’Or, la Salle Saint Bruno, Coordination Toxicomanies et l’Equipe de Développement Local), ont dressé un état des lieux qui a confirmé cette préoccupation partagée par de nombreux acteurs locaux.
Il est alors envisagé de mener une dynamique locale sous forme de « recherche action », à fin non seulement de mobiliser largement les acteurs du quartier (professionnels et habitants), mais également de réfléchir ensemble pour coproduire des pistes d’actions adéquates aux situations problématiques posées. Cette mobilisation s’est donnée le nom de « Groupe de Recherche Actions Jeunes Espace Public » : le GRAJEP.  
Le Réseau TessitureS et BUC Ressources ont associés leurs complémentarités pour animer conjointement la démarche et apporter une aide méthodologique.
 
 

Discriminations et stigmatisation d’une population : le cas des femmes trans’ migrantes
Dans le cadre du programme de soutien en faveur de la lutte contre les discriminations initié par la région Ile-de-France, BUC Ressources et une chercheuse indépendante ont répondu à un appel à projets ouverts, afin de développer la connaissance sur les personnes transgenres. Le CEREP (Centre d’Etude et de Recherche sur les Emplois et la Professionnalisation) de l’université de Reims, s’est associé à ce projet, ainsi que l’association Acceptess-T, qui œuvre à l’accueil et à l’accompagnement de personnes trans’ (abréviation couramment utilisée par les intéressées). Cette recherche part du constat que ces personnes bénéficient d’une « survisibilité » dans l’espace public par le biais de médias en mal de sensations et d’une relative absence de données quant aux réalités auxquelles elles sont confrontées en France. Une observation participante et le support d’un questionnaire auquel une soixantaine de personnes ont répondu, nous ont conduits à interroger le plus largement possible les différents aspects discriminatoires et stigmatisants du quotidien des personnes rencontrées.
Cette recherche se fonde sur des principes de recherche collaborative en impliquant deux personnes trans’. Après un cadrage historique et juridique, au niveau national et international, cette étude s’est focalisée sur le vécu de femmes trans’ MtF (Male to Female), migrantes (originaire majoritairement d’Amérique Latine) et travailleuses du sexe, accompagnées par l’association Acceptess-T à Paris. Cette triple discrimination entraîne une intériorisation du stigmate et une vulnérabilité multiforme dont les principaux facteurs sont d’ordre juridique, économique et sanitaire. L’analyse des données a néanmoins mis en lumière des points positifs, à savoir l’accès au logement, les bonnes relations de voisinage, la prise en charge médicale des maladies chroniques et l’accès aux aides sociales. Les difficultés mises à jour portent sur des relations familiales et avec les proches très perturbées, un quotidien ponctué par des regards interrogeant la différence, des violences verbales et physiques, une transphobie persistante dans certaines institutions. Un grand nombre de personnes sont touchées par des pathologies chroniques. Mais l’exclusion la plus invalidante est liée à la quasi impossibilité d’accéder au marché du travail ou de se maintenir dans l’emploi. Outre la nécessité de recourir au travail du sexe, cette exclusion barre la voie à l’insertion sociale et génère un sentiment d’inutilité sociale.

Cette recherche est publié dans un rapport :

L’association AURORE a répondu à un avis de marché public émis par la Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France (MIPES) de la Région Ile-de-France (Unité Société, Direction du développement social, de la santé et de la démocratie régionale). L’objet est la « Production d’une cartographie de localisation des points de vente des biffins sur le territoire francilien et d’une étude qualitative sur les biffins. » Les biffins sont des récupérateurs-vendeurs qui se regroupent essentiellement aux portes de Paris, dans des marchés dédiés, pour vendre leurs biens. Ces hommes et femmes sont de différentes nationalités, connaissent des situations très diverses et sont confrontés à une grande précarité sociale, médicale et financière. Soutenue par la mairie de Paris, cette activité est encadrée, dans ce que l’on appelle généralement les « Carrés de biffins ». Ainsi, ces vendeurs revendiquent de plus en plus le droit de pouvoir exercer leur activité librement et ils sont soutenus par des comités de soutien et plusieurs associations franciliennes de quartiers. Cependant, issu de diverses communautés, ce public est souvent insuffisamment connu et rarement étudié. BUC Ressources a assuré la fonction de chef de projet, dans une équipe qui intégrait un géographe, un cartographe et un sociologue. La cartographie a répertorié 2131 récupérateurs-vendeurs, dont 1920 biffins (90%), 114 vendeurs à la sauvette (5%) et 97 fripiers (5%), dans 47 marchés dont 13 situés aux Portes de Paris (Porte de Montmartre, Porte de Bagnolet, Porte de Montreuil et Porte de Vanves). Paris intra-muros représente 28% des marchés observés et regroupe 1791 vendeurs, soit 84% de la population totale. Les vendeurs parisiens sont composés à 98% de biffins et 2% de vendeurs à la sauvette ; les fripiers ne sont pas présents à Paris. En banlieue, l’existence de récupérateurs-vendeurs (16% de la population totale) se situe essentiellement en moyenne couronne au Nord et Nord-Est de Paris. 97 fripiers (49%) sont recensés, 41 vendeurs à la sauvette (36%) et 172 biffins (15%). Les fripiers présents en banlieue sont dans leur grande majorité des vendeurs forains s’approvisionnant en gros dans des usines de vêtements usagers. Ils ne sont qu’à la marge des récupérateurs, lorsque certains peuvent s’approvisionner sans payer les vêtements. Les vendeurs à la sauvette observés sont aussi des récupérateurs occasionnels, lorsqu’ils vendent à la marge de l’alimentation. Les biffins observés sont tous isolés dans les marchés forains municipaux en banlieue. Les observations multiples d’un même site ont montré que leur implantation n’était pas durable, du fait du refus des mairies de permettre une organisation collective de la biffe, qui est une spécificité parisienne. Renvoyés vers la capitale, les biffins constituent une réalité marginale et inorganisée en banlieue. Cette étude démontre donc que les récupérateurs-vendeurs en Ile-de-France sont essentiellement des biffins qui exercent dans des marchés parisiens. En dehors de Paris, il n’existe pas de forme significativement organisée et stable de récupération-vente.

Cette recherche est publiée dans 2 rapports :
BAZIN Hugues RULLAC Stéphane, SEMCHAOUI Mehdi, WEISS Christian
Etude qualitative portant sur les conditions de vie des biffins en Ile de France. MIPES Région Ile-de-France. 2012.
Réalisation d’une cartographie localisant les lieux de vente de récupérateurs-vendeurs sur le territoire francilien. MIPES Région Ile-de-France. 2012.
Synthèse : étude portant sur les biffins en Ile-de-France. MIPES Région Ile-de-France. 2012.
Stéphane Rullac, Hugues Bazin, « Les biffins et leurs espaces marchands : seconde vie des objets et des hommes », Informations Sociales, n°182, 2014. – Disponible sur : http://www.mipes.org/-Les-publications-de-la-Mipes-.html.

En 2011, Valérie De Brem (secrétaire générale adjointe de la mairie de Paris), a souhaité interroger les modalités relationnelles de certains agents municipaux que l’exercice professionnel dans l’espace public amène à rencontrer les nombreux sans-abri dans Paris. Leurs missions se trouvent ainsi rendues plus difficiles. Les agents de trois domaines d’intervention ont été choisis pour être étudiés dans la relation qu’ils entretiennent avec ceux qui « résidentialisent » l’espace public parisien. Il s’agit de la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) : les inspecteurs de la sécurité ont pour mission de surveiller et d’intervenir pour protéger les sites qui appartiennent à la Ville de Paris ; de la Direction de la Propreté et de l’Eau (DPE) : les éboueurs sont en charge du nettoyage de l’ensemble des rues de Paris ; et de la Direction des Espaces Verts et Environnement (DEVE) : les agents d’accueil et de surveillance sont en charge de l’accueil du public et de la sécurité des bois, parcs, jardins, squares et cimetières parisiens. Ces différents professionnels ne sont pas formés à l’intervention auprès des personnes sans abri, mais ils se retrouvent pourtant en situation de devoir instaurer une relation professionnelle avec ceux qui occupent l’espace public. Cette réalité interroge les compétences des agents de la Ville de Paris, ainsi que les modalités et les effets de ces contacts prolongés. L’enjeu de cette étude est d’objectiver cette évolution des compétences et des besoins en matière de gestion de l’espace public et d’en déterminer les contours et les limites. La méthode utilisée s’apparente à une démarche d’objectivation participante, en privilégiant l’insertion du chercheur au sein d’une équipe qu’il suit au plus près de leur réalité quotidienne. Ce document est confidentiel et ne peut servir pour le moment à alimenter une valorisation scientifique.

Cette recherche de l’EFPP (Ecole de Formation Psychopédagogique) a donné lieu à un partenariat avec BUC Ressources, qui a détaché un chercheur pour plusieurs semaines, afin de se consacrer à ce projet. Depuis 1981, l’EFPP forme des sourds profonds au DEES (Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé). L’objectif de cette recherche était de faire un bilan approfondi des effets de cette formation en ce qui concerne l’insertion professionnelle des étudiants diplômés, mais aussi de restituer les contours d’un dispositif de formation innovant, dont les effets n’ont jamais été mis en valeur objectivement. Le dispositif visait deux objectifs principaux : qualifier et faciliter l’accès à l’emploi des sourds et favoriser l’ouverture des métiers du social au handicap.
Le bilan est mitigé : si 90 % des étudiants qui ont répondu ont trouvé un travail facilement à l’issue de leur formation d’éducateur spécialisé, leurs postes restent cantonnés à l’accompagnement des situations de handicap (70%), notamment dans la surdité, et leur évolution de carrière est inexistante. En effet, aucun n’a accédé à un statut de cadre. Cette recherche montre également que l’embauche dans une équipe d’un éducateur sourd permet d’apaiser, de réguler et de synthétiser la communication interne interindividuelle, et de privilégier les contacts directs avec les partenaires, en dehors du recours habituellement abusif au téléphone, par exemple. Cette recherche marque la difficulté du travail social à intégrer des travailleurs handicapés. Afin de sortir ces professionnels d’une hyperspécialisation, alors que leur formation est pourtant généraliste, l’EFPP a ouvert une formation préparant au Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Encadrement et de Responsable d’Unité d’Intervention Sociale (CAFERUIS) pour des sourds. L’objectif est de participer à réduire le plafond de verre qui semble aussi exister dans ce contexte professionnel.

Cette recherche est publiée :
  • OTT Laurent et BONNAMI Alain (dirs.), RULLAC Stéphane et al. Ouvrir le travail social aux professionnels sourds. L’Harmattan. Collection Les Ecrits de BUC Ressources. 2010

En 2009, BUC Ressources, l’EFPP, l’IFSY (Institut de Formation Sociale des Yvelines) et le GREMTOS de l’université de Reims, se sont réunis au sein du CERA pour répondre à un appel à projet ouvert de l’ONED (Observatoire National de l’Enfance en Danger). La recherche vise à saisir les contours des prises en charge socioéducatives qui se sont progressivement mises en place en France, pour répondre aux besoins identifiés des Enfants en Situation de Rue (ESR). Les ESR sont des enfants entre 3 à 16 ans (avec un cœur de cible situé entre 6 et 13 ans), qui se retrouvent souvent dans les espaces publics, sans surveillance d’un adulte légalement responsable. Ce sont des enfants sédentaires qui sont habitués à investir les espaces proches de leur logement et qui fréquentent moins que les autres les institutions dédiées habituellement à leur éducation, surtout dans le temps périscolaire. Ils ne sont pas habituellement sujets à des mesures de protection mais plutôt sujets à de l’inquiétude, voire à des actions de prévention. Il s’agit d’un manque de socialisation institutionnelle des enfants en âge d’être scolarisés dans les institutions relevant de leur protection, notamment dans le temps périscolaire. En ce qui concerne la démarche, nous sommes partis d’une notion et non d’un concept validé par l’université. Il s’agit d’une hypothèse forgée dans l’action militante dont l’un des acteurs est présenté dans l’équipe de chercheurs. Nous avons souhaité mettre en question une réalité forgée en périphérie de l’action sociale, dans le cadre de ce qu’il convient de considérer comme des innovations. Cette recherche s’inscrit donc dans le cade de l’intérêt récent pour les innovations du travail social et dans une critique par défaut de l’action sociale instituée. En ce qui concerne le terrain d’investigation, 6 institutions ont été choisies et classées selon le type de logique d’action dont elles dépendent. Chacune de ces institutions a donné lieu à une monographie. Au-delà des diversités des acteurs concernés, ces monographies sont une tentative de constituer un groupe d’innovateurs, alors qu’aucun de ses potentiels membres n’y reconnait spontanément son appartenance. Ces acteurs présentent des références communes : une recherche de proximité avec les enfants et les parents dans une quotidienneté revendiquée, une reconnaissance de l’importance de l’école, la reconnaissance de l’enfant reconnu comme un acteur autonome dont il est important de rechercher l’adhésion et la possibilité de son désengagement, une vision problématisée des difficultés auxquelles les enfants et les familles se confrontent, un discours critique envers la société et les prises en charge sociales instituées, une revendication de l’accueil et des dangers de la séparation relationnelle et/ou géographique avec l’environnement de l’enfant. Ces références composent une critique de l’action sociale instituée et dessinent les contours des innovations qui sont susceptibles d’être proposées aujourd’hui. En ce qui concerne la notion des ESR, nous avons éprouvé de la peine à constituer les contours d’une réalité objectivée à travers la situation de ces membres. En revanche, cette notion pourrait servir à décrire par défaut le produit (le danger) de l’incapacité du travail social à répondre aux besoins d’usagers potentiels que sont ces enfants. Si notion il y avait, elle pourrait s’inscrire dans le même registre que les décrocheurs scolaires, mais à l’échelle cette fois-ci des institutions du travail social qui participent à la protection de l’enfance. Cette notion pourrait porter en elle les critiques d’un échec du travail social à s’adapter aux problématiques des jeunes en âges d’être scolarisés, qui ne seraient pas alors accueillis selon leurs besoins.

Cette recherche est publiée :
  • Dans un rapport : DJAOUI Elian, FOURDRIGNIER Marc, RULLAC Stéphane, OTT Laurent. Les actions pour les enfants en situation de rue en France : logiques d’action, professionnalisations et innovations. Pour l’Oned. 2011.
  • Laurent Ott (dir.), Intervenir auprès des enfants en situation de rue, Chronique sociale, 2014.

Cette recherche de l’EFPP (Ecole de Formation Psychopédagogique) a donné lieu à un partenariat avec BUC Ressources, qui a détaché un chercheur pour plusieurs semaines, afin de se consacrer à ce projet. Depuis 1981, l’EFPP forme des sourds profonds au DEES (Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé). L’objectif de cette recherche était de faire un bilan approfondi des effets de cette formation en ce qui concerne l’insertion professionnelle des étudiants diplômés, mais aussi de restituer les contours d’un dispositif de formation innovant, dont les effets n’ont jamais été mis en valeur objectivement. Le dispositif visait deux objectifs principaux : qualifier et faciliter l’accès à l’emploi des sourds et favoriser l’ouverture des métiers du social au handicap.
Le bilan est mitigé : si 90 % des étudiants qui ont répondu ont trouvé un travail facilement à l’issue de leur formation d’éducateur spécialisé, leurs postes restent cantonnés à l’accompagnement des situations de handicap (70%), notamment dans la surdité, et leur évolution de carrière est inexistante. En effet, aucun n’a accédé à un statut de cadre. Cette recherche montre également que l’embauche dans une équipe d’un éducateur sourd permet d’apaiser, de réguler et de synthétiser la communication interne interindividuelle, et de privilégier les contacts directs avec les partenaires, en dehors du recours habituellement abusif au téléphone, par exemple. Cette recherche marque la difficulté du travail social à intégrer des travailleurs handicapés. Afin de sortir ces professionnels d’une hyperspécialisation, alors que leur formation est pourtant généraliste, l’EFPP a ouvert une formation préparant au Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Encadrement et de Responsable d’Unité d’Intervention Sociale (CAFERUIS) pour des sourds. L’objectif est de participer à réduire le plafond de verre qui semble aussi exister dans ce contexte professionnel.

Cette recherche est publiée :
  • OTT Laurent et BONNAMI Alain (dirs.), RULLAC Stéphane et al. Ouvrir le travail social aux professionnels sourds. L’Harmattan. Collection Les Ecrits de BUC Ressources. 2010

UNIFAF Ile-de-France a mis en place 4 Actions Prioritaires Régionales (APR), entre 2005 et 2007, sous la responsabilité de l’INFA (Institut National de Formation et d’Application) et de BUC Ressources, qui visaient la formation des salariés qui accueillaient chaque nuit les personnes sans domicile fixe ; notamment pour l’association Emmaüs Solidarité. Dans le contexte du développement de l’urgence sociale, l’hébergement d’urgence connaissait à cette époque un essor considérable. Le plus souvent, les salariés mobilisés n’étaient pas qualifiés et pouvaient même être proches de leurs usagers, de par leur expérience de vie passée. C’est pour amorcer une professionnalisation de ces intervenants sociaux d’un genre nouveau, que ces APR se sont succédées. A la suite de ces formations, UNIFAF a confié à BUC Ressources une étude pour dresser un bilan, capitaliser les expériences et communiquer, à propos des enjeux  de la professionnalisation du secteur de l’urgence sociale. Cette étude s’intègre dans une sociologie des professions, dans le cadre d’un questionnement relatif à la reconnaissance d’une nouvelle fonction d’accueil socioéducative, dans des centres d’hébergement à bas seuil d’exigence. La principale question qui a été posée consistait à déterminer la nature de la reconnaissance à accorder à cette fonction émergente, afin de l’intégrer dans les champs conventionnels. Trois possibilités existaient : créer un nouveau titre (délivré par un ministère), créer un certificat de qualification professionnelle (par une branche professionnelle et délivré par la CPNE – Commission Paritaire Nationale de l’Emploi) ou rapprocher cette fonction d’un diplôme existant. Les deux types de labellisation transforment alors une fonction en métier. Si tel n’est pas le cas, toute formation proposée pour aider à l’accomplissement et à la reconnaissance de cette fonction s’inscrit dans une démarche de professionnalisation, en amont d’un diplôme existant, qui peut être obtenu soit par le recours à la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience), soit en suivant un parcours de formation dispensé dans un centre de formation. Il a été demandé à BUC Ressources de tester l’hypothèse du rapprochement avec des diplômes préexistants, en déterminant les concordances les plus proches. Préalablement, il a d’abord été nécessaire de présenter les contours de l’urgence sociale historiquement et institutionnellement, les contours des APR et de la mobilisation qui ont prévalu à leurs existences en donnant la parole aux acteurs concernés (employeurs, professionnels, stagiaires de l’APR, UNIFAF, etc.)

Cette recherche est valorisée :

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