Le rôle
L’éducateur spécialisé intervient dans le cadre des politiques partenariales de prévention, de protection et d’insertion. Il accompagne et soutient des personnes en difficulté (enfants, adolescents, adultes) dans le développement de leur projet de vie, de leurs capacités de socialisation, d’autonomie, d’intégration et d’insertion. Concrètement, il accompagne des jeunes ou des adultes présentant des déficiences physiques ou mentales, des troubles du comportement, des difficultés d’insertion ou/et devant être protégés. Son degré d’autonomie et de responsabilité dans ses fonctions le mettent en capacité de concevoir, conduire, évaluer des projets personnalisés ou adaptés à des populations identifiées.
Il exerce le plus souvent au sein d’une équipe médico-socio-éducative :
- En milieu associatif : maisons d’enfants à caractère social (MECS), services de prévention, structures pour enfants ou adultes en situation de handicap, centres d’hébergement et de réinsertion sociale, foyers de jeunes travailleurs …
- Dans la fonction publique hospitalière, territoriale ou publique d’État: foyers de l’enfance, services sociaux des conseils départementaux, établissements hospitaliers spécialisés …
Qualités requises
Ecoute et disponibilité, patience, empathie ; capacité d’adaptation ; sens de l’organisation ; réel intérêt pour les problèmes sociaux et humains ; capacité à travailler en équipe.
Salaire et débouchés
Le taux d’insertion professionnelle est très bon, 81% des diplômés sont en situation d’emploi 6 mois après la sortie de formation, à 62% en milieu associatif. (source : étude interne sur promotion 2020)
En début de carrière, hors indemnités et primes, le salaire mensuel brut d’un éducateur spécialisé fonctionnaire est d’environ 1600 €. Dans le secteur privé, les salaires sont plus élevés.
Dans tous les cas, le travailleur social perçoit, en plus de sa rémunération mensuelle, une prime de service et d’indemnité de sujétion spéciale qui prend en compte le travail le dimanche, le travail les jours fériés, la surveillance de nuit.
(Source : https://trouver-un-metier.fr/educateur-specialise/)
Evolution possible
Après quelques années, l’éducateur spécialisé peut devenir chef de service ou directeur d’établissement social privé et préparer d’autres diplômes comme le DEIS, le CAFERUIS, le CAFDES ou médiateur familial.
L’objectif
Un double diplôme de niveau 6 : Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé + une Licence en Sciences de l’Education
Code RNCP du diplôme : RNCP34825
L’enseignement : de la théorie et beaucoup de pratique !
La théorie
La formation théorique comprend 1450 heures et se déroule, en formation initiale, sur 3 ans.
Elle est construite à partir des quatre domaines de compétences identifiés et comprend quatre domaines de formation :
DF1 : La relation éducative spécialisée – 500h
DF2 : Conception et conduite de projet éducatif spécialisé – 400h
DF3 : Travail en équipe pluri-professionnelle et communication professionnelle – 300h
DF4 : Implication dans les dynamiques partenariales, institutionnelles et inter-institutionnelles – 250h
50 heures supplémentaires sont prévues pour l’obtention de la la licence.
Les cours se déroulent sur le campus de Buc, à raison d’une à deux semaines par mois. Concrètement, ils sont organisés de la façon suivante :
• Une approche des fondamentaux (psychologie, sociologie, histoire du métier…)
• Un accompagnement pédagogique personnalisé et en petits groupes (ateliers méthodologiques, accompagnement à la certification…)
• Un panel de formations thématiques variées laissées au choix de l’étudiant
• Une initiation à la recherche, un module d’anglais, un enseignement numérique
La pratique
La formation pratique comprend 60 semaines de stage, soit 2100 heures.
Pour les étudiants en voie directe, elle comprend :
• Un premier stage de découverte de 8 semaines
• Un deuxième stage d’approfondissement de 22 semaines
• Un troisième stage de responsabilisation de 30 semaines
Pour les étudiants en situation d’emploi d’Educateur Spécialisé : 2 stages de 8 semaines
Les stages se déroulent dans les établissements du secteur social et médico-social, dans l’un des trois champs du secteur, protection de l’enfance, handicap ou insertion.
Pour la recherche de stage, un fichier des stages est mis à la disposition des étudiants.
Les plus de BUC Ressources pour cette formation
- Un parcours personnalisé des étudiants
- Des techniques éducatives innovantes : artistiques, culturelles, corporelles…
- Une contribution importante des professionnels de terrain (500 intervenants)
- Une double diplomation : DEES + Licence en Sciences de l’Education délivrée en partenariat avec l’Université Paris-Nanterre (UPN)
Modalités d’évaluation et de certification
Contrôle continu et validation des modules en fin de semestre avec octroi des ECTS (crédits européens).
L’obtention du Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé (DEES) par la validation des certifications (8 épreuves finales) a lieu en fin de 3ème année.
Modalités d’admission
116 places sont disponibles en formation initiale, 34 pour les candidats en situation d’emploi. Les candidats éligibles à Parcoursup postulent via la plateforme. Tous sont convoqués à un entretien de motivation destiné à apprécier l’aptitude et la motivation du candidat à l’exercice de la profession.
La rentrée se fait uniquement en septembre.
Préparation aux sélections
Le campus de BUC Ressources propose chaque année une prépa intensive aux sélections, d’une durée de cinq jours et d’un coût de 300 euros.
Les axes de travail :
1. Actualités sociales et thématiques
2. Communication et expression orale
3. Expression écrite, support de la réflexion
4. Elaboration de son projet professionnel et de formation
Contact : Mme Gadois au 01.39.20.78.74
Frais de sélection, d’inscription et de scolarité
Frais de sélection : 75 €
Frais d’inscription et de scolarité :
- 600 €/an pour le campus de BUC Ressources.
- Montant défini par décret chaque année pour l’université Paris Nanterre (170 € en 2022)
Frais pédagogiques :
Un étudiant en voie directe pourra bénéficier d’un financement auprès de la région
Une personne en situation d’emploi pourra être financée par son employeur ou utiliser son compte personnel de formation (CPF).
La formation peut être suivie en apprentissage. Notre Centre de Formation des apprentis (ASY) facilitera vos démarches.
Prérequis à l’entrée en formation
Avoir réussi la sélection et être en possession d’un des diplômes ou équivalents suivants :
- Baccalauréat
- Diplôme, certificat ou titre homologué ou inscrit au répertoire national des certifications professionnelles au moins au niveau 4
- Bénéficier d’une validation de ses études, de ses expériences professionnelles ou de ses acquis personnels – VAP en application de l’article L. 613-5 du code de l’éducation
Mode d’obtention du diplôme
voie initiale, situation d’emploi, apprentissage ou VAE.
Possibilité de valider un/ou des blocs de compétences
Non
Demandes d’équivalences et de passerelles
Elles se font auprès de l’équipe pédagogique du campus et les réponses apportées se font au cas par cas dans les règles définies par l’arrêté du 22 août 2018 relatif au DEES.
Réussite aux examens et satisfaction
95% ont validé le diplôme en 2022. 87% des étudiants recommandent BUC Ressources pour cette formation (source : étude interne sur promotion 2020)
Sélections
Amandine TIMOTEO
Coordinatrice pédagogique
Karolina DEMONT
Assistants pédagogiques
Coralie GENNUSO
Mélanie MARTIN
01.39.20.19.94
educateurs.campus@seay.fr
Centre de formation des apprentis (ASY)
Nathalie CHALOPIN
Educateur spécialisé : si c’était à refaire, je referais la même chose
Rencontre avec Karim Menani, diplômé ES BUC Ressources
Bonjour Karim, peux-tu présenter en quelques mots ?
Je suis ES de formation initiale, j’ai eu mon diplôme en 2000 et j’exerce ce métier depuis 23 ans, à la Sauvegarde des Yvelines. D’abord 8 ans en foyer éducatif adolescent aux nouvelles Charmilles, 8 ans en prévention spécialisée, 6 ans au pôle pédagogique du foyer la maison à BUC et depuis deux ans au service de réparation pénale. Depuis 17 ans, je fais des vacations à BUC Ressources, d’abord les sélections des candidats, puis « maitre d’apprentissage », de la RPE puis d’autres interventions.
Comment as-tu choisi cette orientation ?
Après le bac, je voulais entrer dans la police et suis allé en fac de droit de St Quentin. Mais je ne m’y suis pas plu, je n’étais pas dans mon élément. Parallèlement à mes études, j’étais pion (surveillant) dans un collège classé ZEP à Trappes où une collègue de travail m’a parlé de cette formation ES qu’elle suivait, à un moment où moi, je ne savais plus trop ce que je voulais faire. J’ai aussi fait un service civil dans un collège au Val fourré à Mantes-la-Jolie, puis encore trois ans en tant que pion. Le contact avec ces publics me plaisait beaucoup. De fil en aiguille, j’ai passé les sélections à BUC et j’ai découvert le monde de l’éducation spécialisé.
Les études, cela a été difficile ?
Oui, mais je me suis accroché. Oui, car je ne suis pas très scolaire ; j’ai souffert sur les écrits et les lectures demandées. En revanche, j’étais très assidu, je ne séchais pas les cours… Mais je préfèrerais grandement la partie pratique de la formation !
Tu as été soutenu ?
Oui et non. Pour le mémoire je me suis senti un peu livré à moi-même. Je manquais d’assurance et je demandais de l’aide, avis, conseils à tout le monde, je me suis éparpillé avant de me reconcentrer. Et à l’oral j’étais archi-timide, pas à l’aise du tout du tout…
Mais à l’époque on avait un formateur qui nous suivait sur les trois ans de formations, on l’appelait « Conseiller à la formation ». Il intervenait sur les écrits, les rapports de stage ; je lui dois beaucoup, aujourd’hui nous sommes amis.
Qu’est-ce qui t’a marqué pendant les études ?
Des formateurs m’ont marqué professionnellement, experts de terrain, habités par le métier, j’étais passionné par leurs discours ! De belles rencontres et des expériences de stage riches, voilà ce qui m’a marqué, plus que les contenus pédagogiques. Les stages étaient attribués et je suis arrivé totalement par hasard aux Nouvelles Charmilles.
Différences de profils entre il y a 20 ans et aujourd’hui ?
Quand je suis entré en formation, j’avais 24 ans. Oui, ils sont plus jeunes, ils sont courageux, moi je n’aurais pas été capable de me lancer si tôt ; je constate aussi que la profession se féminise.
Le regard des jeunes ? Ils idéalisent un peu le métier, comme moi il y a 25 ans. Mais c’est bien, il y a des étapes à franchir : on a besoin de déchanter un peu, d’expérimenter, de traverser cette période de façon tumultueuse, de se confronter pour se forger sa propre identité professionnelle. On peut rencontrer des personnes formidables, d’autres qui valent moins la peine, c’est la vie !
As-tu envie de suivre une formation complémentaire ?
Etonnamment, oui, j’y réfléchis ! Pourquoi pas un CAFERUIS pour avoir un poste d’encadrement ? J’ai des choses à transmettre, mon expérience et ma connaissance du métier est riche maintenant. La question se pose de comment transmettre ? Je pourrai le faire, non seulement en intervenant sur le campus mais aussi en encadrant des équipes.
Que dirais-tu à un jeune qui envisage de s’orienter dans cette voie ?
Moi j’aime ce que je fais depuis 23 ans. Ce qui me désole, c’est de voir des éducateurs spécialisés quitter le monde du médico-social. Et j’ai vraiment du mal à le comprendre car j’aime tellement ce que je fais, jamais je n’ai envisagé de me reconvertir, je le fais avec amour, jamais je ne m’ennuie.
A un jeune lycéen, je dirais de vérifier qu’il ne vient pas là par hasard, juste parce qu’il y a de la lumière, que c’est bien son projet professionnel. On peut toucher du doigt en s’impliquant dans du bénévolat par exemple. C’est un beau métier, va fonce !
J’ai appris plein de choses, c’est incroyable d’exercer un métier qu’on aime, presque un luxe aujourd’hui. J’ai fait de si belles rencontres. 20 ans après, je suis toujours en contact avec des jeunes que j’ai accompagnés. Récemment, l’une d’entre elles a pris mon fils en stage, le temps passe. J’ai eu assez peu d’expériences difficiles et de toutes façons, les crises, les engueulades, les séjours compliqués, les levers difficiles, ce n’est pas ce dont je vais me souvenir. Ce qui compte, ce sont les belles rencontres.
C’est un beau métier. A refaire, je referai exactement la même chose